15 janvier 2024
Digue à Agde
Pixabay - Agde
La communauté d’agglomération Hérault Méditerranée a rejoint l'appel à projets sur la gestion intégrée du littoral de l'Association nationale des élus du littoral (ANEL) et du Cerema, avec l'objectif de renforcer la résilience de son littoral. Dans le cadre d'un bilan des connaissances sur les aléas et enjeux locaux et de la réflexion sur une future feuille de route, deux ateliers ont été organisés pour échanger sur l'avenir du territoire et partager une vision commune.

Lancé en octobre 2019, l’appel à partenaires Anel-Cerema sur la gestion intégrée du littoral a pour objectif d’accompagner les collectivités locales volontaires pour répondre aux problématiques locales et s’adapter aux impacts du changement climatique, en particulier l’élévation du niveau de la mer.

La communauté d’agglomération Hérault Méditerranée (Cahm), particulièrement concernée par les aléas littoraux (érosion, submersion, inondation, élévation du niveau marin) a répondu à cet appel à partenaires afin :

  • D’élaborer un bilan des connaissances des aléas et des enjeux sur son littoral et de réfléchir aux modalités d’élaboration d’une feuille de route pour un projet de territoire résilient (axes 1 et 2 de l’étude).
  • D’expérimenter la mise en place d’un dispositif innovant (S-Able), dont l’objectif est de faciliter l’accumulation de sable sur la barre d’avant-côte pour atténuer l’impact des coups de mer (axes 3 et 4 de l’étude).

Plus d’information sur le projet :

 

Le partenariat  


 

Dans le cadre de l’axe 2 de l’étude, deux ateliers de travail ont été organisés afin d’échanger sur les enjeux du territoire, la construction d'une vision partagée et le cheminement vers un projet de territoire résilient. À l’issue de ces ateliers le Cerema proposera des recommandations pour aider la CAHM à construire sa feuille de route pour un projet de territoire résilient.

Les deux ateliers de travail font suite à l’axe 1 "bilan des connaissances" qui apporte un certain nombre d’enseignements sur les aléas littoraux, les enjeux en présence sur le littoral, ainsi que sur l’exposition de ces enjeux aux aléas littoraux en tenant compte de leurs évolutions estimées au regard du changement climatique.

Le premier atelier s’est tenu le 26 septembre 2023 à la maison des associations de Portiragnes et le second a eu lieu le 7 novembre 2023 à la Halle des Sports de Vias. Animé par le Cerema, ces ateliers ont réuni plus d’une vingtaine de participants chacun, parmi lesquels des élus et des techniciens de la Cahm et des 3 communes littorales concernées (Agde, Vias et Portiragnes), ainsi que des institutions agissant sur ce territoire et des services de l’État.

Pour répondre aux besoins de la collectivité, le Cerema a mobilisé des compétences dans le domaine de l’animation territoriale avec la construction d’outils nécessaires pour mener les réflexions en ateliers et la mobilisation de techniques d’animation assurant la participation de chacun, la qualité des échanges et le respect des objectifs fixés pour les ateliers, et dans le domaine technique afin d’émettre des recommandations pour l’élaboration de la feuille de route avec des compétences en accompagnement des territoires, en apport méthodologique, mais aussi des compétences thématiques : connaissances des territoires, analyse des enjeux et des aléas, résilience territoriale, aménagement...

 

Atelier 1 : Partager les connaissances et construire une vision partagée

Les objectifs de ce premier atelier, structuré en deux séquences, étaient :

  • Partager les constats, les enjeux et le vocabulaire
  • Enrichir les travaux du bilan des connaissances grâce aux acteurs du territoire.
  • Réfléchir à la vision future pour ce littoral.

 

Séquence 1 : le portrait de territoire

La première séquence, à vocation immersive, a permis à chacun de s’imprégner et de se replacer dans le contexte de la démarche appliquée au littoral de la Cahm, mais aussi de s’exprimer sur sa connaissance du territoire et ses questionnements. En s’appuyant sur une carte représentant les trois communes littorales du territoire de la CAHM, les participants ont travaillé autour de 4 thématiques afin de représenter le territoire d’aujourd’hui :

  • L’aménagement du territoire, stratégie et gestion du littoral.
  • Les risques/ aléas.
  • Les activités socio-économiques et touristiques.
  • Les enjeux environnementaux.
  • D’autres thématiques pouvaient également être abordées.

Les participants ont produit près d’une centaine de post-it sur lesquels ils ont principalement abordé les questions de biodiversité, d’aménagement résilient, de risques naturels et d’économie sur le territoire. Ils ont ainsi exprimé la volonté de vivre sur le territoire malgré les risques naturels en présence, de préserver les espaces naturels, source d’attractivité du territoire d’aujourd’hui, et dont les services rendus sont primordiaux (stockage de l’eau, dépollution…) et enfin de maintenir l’économie du territoire.

D’autres thématiques peu développées, dans le bilan des enjeux sont apparues spontanément : les mobilités douces, le paysage, support du développement du territoire (notamment grâce au canal du midi), l’agriculture et la ressource en eau.

 

Séquence 2 : la vision future pour le territoire

L’objectif de cette séquence était de définir collectivement le futur souhaitable et désirable selon ce que l’on souhaite y conserver, développer, atténuer ou arrêter, car inadapté.
Les participants ont travaillé dans 2 groupes différents autour du phare rayonnant en proposant une situation, une dynamique, une action autour des questions suivantes :

  • Continuer à… : ce que l’on souhaite garder ou approfondir.
  • Moins de… : ce qui est peu apprécié, inutile.
  • Commencer à … : ce que l’on souhaite développer ou expérimenter.
  • Arrêter de… : ce que l’on ne veut plus faire, car inadapté pour le territoire ou pour lequel on ne tire pas suffisamment de bénéfices.
  • Ne pas… : ce que l’on ne fait pas et que l’on ne veut pas faire.
Une projection des participants vers l’avenir, avec la volonté :
  • D’agir pour continuer de vivre sur le territoire, le rendre attractif et résilient.
  • D’engager des actions nouvelles pour s’engager dans une gestion intégrée du territoire, réduire son artificialisation et développer les modes doux.
  • D’expérimenter sur le territoire en collaboration avec les différents acteurs.

Atelier 2 : cheminer vers un territoire résilient

Les objectifs du second atelier étaient de :

  • Revenir sur la notion de résilience d’un territoire.
  • Définir ce qu’est une feuille de route.
  • Réfléchir aux moyens pour la construire.

 

Séquence 1 : les fondamentaux de la résilience

En s’appuyant sur des cartes imagées, les participants ont échangé sur leur représentation, leur compréhension de la notion de résilience d’un territoire, mais aussi sur ce que signifie pour eux d’être résilient.

Quelques exemples de contributions :

 

A gauche, le thème "résilience", à droite le thème "être résilient"



Séquence 2 : dessine-moi le chemin

Cette séquence s’est déroulée selon le principe de la marguerite, avec des groupes tournants sur différentes tables dont les sujets portaient sur :

  • Les attentes et la temporalité de la feuille de route.
  • Son périmètre.
  • Ses axes stratégiques.
  • La gouvernance à mettre en place.
 
 
 
 
Il ressort des échanges les pistes de réflexion suivantes :


 

  • Les attentes : la feuille de route constituerait un guide pour l’action et un outil d’aide à la décision.
  • La temporalité : les échanges en ateliers ont montré une volonté de discuter en amont du calendrier entre acteurs publics et privés, pour une validation collective. De premières pistes ont émergé : le court terme (environ 2025) pour définir des objectifs modestes et réalistes, le moyen terme (2030-2035) ou des solutions d’adaptation seraient déjà établies et effectives sur le territoire, le long terme (10, 20 voire 30 prochaines années) avec une possible mise en place de la recomposition spatiale.
  • Le périmètre : les premières pistes de réflexion concernent la définition de plusieurs périmètres, chacun ayant un rôle qui lui est propre : un périmètre de gouvernance pour la prise de décision, un périmètre de consultation, un périmètre d’étude et un périmètre de mise en œuvre de la feuille de route.
  • Les axes stratégiques pour guider l’action : l’objectif des ateliers n’était pas de discuter du contenu de la feuille de route, mais certaines pistes émergent néanmoins sur ce point. Ainsi, 3 axes stratégiques sont évoqués (vivre sur le territoire, rendre le territoire attractif, s’engager pour une gestion intégrée). L’importance de volets spécifiques à intégrer à la feuille de route et relatifs à la communication, à l’innovation et à la connaissance est également partagée par les participants.
  • La gouvernance : les participants ont partagé le besoin d’identifier un acteur pilote, des acteurs prioritaires avec lesquels co-construire la feuille de route, des acteurs à associer dans les réflexions (qui peuvent aussi être financeurs ou experts), des acteurs à consulter ponctuellement (selon les thématiques abordées), des acteurs à informer du déroulé de la démarche. La question de l’implication des citoyens a également été posée.

Les échanges lors des deux ateliers ont permis de réunir différents acteurs du territoire autour des questions de gestion intégrée du littoral de la CAHM. Leurs avis, leur position, mais aussi leurs questions sur le devenir de ce territoire ont été recueillis. Les échanges ont permis de faire émerger des éléments de méthodologie et des pistes de réflexion qui devront être approfondis par la suite, jusqu’à la formalisation de la feuille de route pour un projet de territoire résilient.

Ce sera à la CAHM de poursuivre le portage de la démarche, au-delà de l’accompagnement du Cerema prévu dans le cadre de l’appel à partenaires. Les recommandations proposées par le Cerema à l’issue des ateliers apporteront une aide, un guide pour l’action à venir de la collectivité.

Chacun des 4 axes de l’étude a fait ou fera l’objet de livrables. S’agissant de l’ensemble des travaux conduits dans les deux ateliers, il sera restitué sous forme d’un carnet d’atelier qui constituera le livrable pour l’axe 2.